Points forts du congrès de l’IEA (International Ergonomics Association) – sujets sensibles abordés en matière d’ergonomie industrielle

14.9.2021
Lors du 21e congrès triennal de l’Internationale Ergonomics Association, une vision complète a été présentée de ce qui se fait de mieux dans le domaine des facteurs humains et de l’ergonomie.

Pendant une semaine, en juin 2021, environ 1 300 participants du monde entier se sont réunis virtuellement pour discuter du rôle des technologies émergentes dans les applications humaines sur le lieu de travail. La quantité d’informations partagées par les chercheurs et les spécialistes a donné lieu à 800 présentations, 4 500 pages de procès verbaux de conférence et de nombreuses discussions intéressantes sur des sujets pertinents pour chacun de nous au cœur de l’industrie 5.0.

Parmi les sujets sensibles, citons les technologies émergentes et notamment la collaboration homme-robot, l’intelligence artificielle et les exosquelettes, qui devraient aider les employés à prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS) liés au travail à l’avenir.

Treston news about International Ergonomics Association Congress, with Cobot example from ABB
ABB est propriétaire de la photo et autorise sa reproduction

Prévalence toujours élevée des troubles musculo-squelettiques (TMS) liés au travail

Certes, nous avons connu de belles avancées dans le domaine de l’ergonomie sur le lieu de travail au sein de l’Union européenne, comme la réduction du levage et du transport de charges lourdes et l’augmentation du nombre d’évaluations des risques et d’initiatives préventives au travail, mais nous luttons encore pour réduire le nombre de troubles musculo-squelettiques liés au travail.

Pour le moment, le travail manuel est toujours aussi présent malgré le développement de la robotisation, du moins dans le domaine logistique. Bien qu’il existe de nombreux exemples de centres logistiques hautement automatisés, 80 % des opérations réalisées dans les entrepôts sont toujours manuelles et ces tâches nécessitent généralement de pousser, de tirer ou de soulever et porter des charges.

Des cobots et des exosquelettes pour aider les employés à rester en bonne santé

En ce qui concerne les technologies liées à la collaboration homme-robot, de nombreux éléments clés existent déjà pour l’utilisation fréquente des robots collaboratifs (cobots). Par conséquent, nous devrions voir de nombreux cobots de ce type travailler aux côtés des employés d’ici 2025.

En revanche, des recherches plus poussées doivent être menées concernant les exosquelettes qui soutiennent les ossatures mécaniques pour les employés, qu’il s’agisse des modèles actifs ou passifs. Des questions subsistent concernant les normes réglementaires et de sécurité, ainsi que l’acceptation des utilisateurs. Ainsi, il est probable que les exosquelettes seront de plus en plus présents dans les applications industrielles au plus tôt en 2025-2030.

En ce qui concerne les technologies liées à la collaboration homme-robot, les aspects de l’ergonomie cognitive devront être considérés avec soin, car la qualité de l’interaction entre les cobots et les humains détermine les performances des processus de travail.

Évaluations en matière d’ergonomie basées sur l’intelligence artificielle et la vision par ordinateur

L’intelligence artificielle (IA) et la vision par ordinateur devraient faciliter les évaluations en matière d’ergonomie d’ici 5 à 10 ans et pourraient donc également contribuer à réduire les risques de troubles musculo-squelettiques (TMS) liés au travail.

Bien que certaines applications soient déjà disponibles sur le marché, des développements plus poussés devront être réalisés. Il a été avancé que les aspects biomécaniques ne suffiraient pas à déterminer l’ensemble des risques. Étant donné que la fatigue mentale et physiologique sont des facteurs de risque pour les troubles musculo-squelettiques liés au travail, ces facteurs devraient également être intégrés à l’évaluation. De même, pour lutter contre les problèmes de fatigue au travail, il existe déjà des applications qui reposent sur des mesures physiologiques et qui conseillent aux employés de prendre des pauses suffisamment tôt pour conserver un niveau d’énergie suffisant pendant les heures de travail.

Une bonne ergonomie est une bonne économie: une conception efficace des technologies émergentes est nécessaire 

Lors du congrès, il est devenu évident que les facteurs humains et l’ergonomie ne sont pas suffisamment pris en compte dans le processus de conception ou de développement des technologies émergentes.

Or, les entreprises souhaitent améliorer à la fois leurs résultats et la capacité de travail de leurs employés.

Bien que l’ergonomie ne soit pas nécessairement un objectif, c’est un outil impressionnant pour augmenter la productivité et, par ricochet, le bien-être. L’ancien président de l’IEA, Hal W. Hendrik, l’exprime parfaitement lorsqu’il déclare: « une bonne ergonomie est une bonne économie ». Par conséquent, nous devons absolument adopter une approche centrée sur l’humain lors de la conception et la mise en œuvre de ces technologies émergentes sur nos lieux de travail.

Jonna Patama, chef de produit Treston

Treston est membre de l’IEA et participe aux recherches et discussions menées dans le domaine de l’ergonomie.  

Source: Présentations réalisées lors du 21e Congrès triennal de l’International Ergonomics Association, merci aux spécialistes pour toutes les recherches. 

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